mardi 6 mai 2008

L'addiction en France


Cette information est tirée du site du réseau des CHU et plus particulièrement du service communication de l'AP-HP

Alcool

L'alcool est le produit psycho-actif le plus ancré dans notre culture et nos pratiques de consommation. Lorsqu'il est consommé en fortes doses, il entraîne de multiples dommages sanitaires et sociaux (ivresse pathologique, violence, accidents de voiture et du travail, altérations relationnelles et sociales). A terme, il entraîne une dépendance et des complications hépatiques, neurologiques, psychiatriques, cancéreuses, etc.
3 millions de français sont considérés comme consommateurs d'alcool à risque.
24 % des salariés ont une relation difficile avec l'alcool sur leur lieu de travail.
Un adolescent sur cinq s'enivre au moins quatre fois par an, surtout le week-end.
30 % des hommes et 10 % des femmes hospitalisés en médecine ou en chirurgie ont une consommation « nocive » d'alcool, le plus souvent non dépisté et non prise en compte. L'alcool est responsable d'environ 52 000 décès par an.

Tabac
Le tabac entraîne une forte dépendance et augmente les risques d'angine de poitrine, d'accident vasculaire cérébral, des maladies cardiaques, d'artérite, d'insuffisance respiratoire chronique et de cancer du poumon.
A 15 ans, 25 % des femmes et 23 % des hommes déclarent fumer.
Ils sont 51 % à 19 ans.
L'incidence du cancer bronchique est de 55/100 000 chez les hommes et de 5,9/100 000 chez les femmes.
Le tabac est responsable de 20 % des décès chez les hommes et 7 % chez les femmes, soit environ 60 000 décès annuels.

Cannabis
Le cannabis consommé à doses importantes, entraîne des troubles de la mémoire et de la concentration et, éventuellement, des complications psychiatriques. Il altère les capacités intellectuelles et perturbe les compétences scolaires et sociales.
50 % des jeunes ont expérimenté le cannabis, 20 % sont des consommateurs réguliers et 5 % sont dépendants. La consommation régulière de cannabis peut entraîner des troubles psychologiques et psychiatriques graves.

Autres substances illicites (cocaïne, héroïne, ecstasy, LSD, champignons hallucinogènes, colle, solvant…)
Particulièrement dangereuses, ces drogues sont susceptibles d'entraîner une forte dépendance, des complications psychiatriques et des pathologies graves voire mortelles. Le nombre d'usagers de substances illicites en France (hors cannabis) est évalué entre 150 000 et 200 000 personnes.

Un toxicomane qui ne reçoit pas de médicament de substitution a une mortalité de 20 à 60 fois plus élevée qu'un non toxicomane. Elle reste 5 fois plus élevée lorsque le toxicomane reçoit un traitement de substitution par la méthadone.

La morbidité liée à l'usage intra veineux des opiacés est bien connue : 15 à 20 % sont séropositifs vis-à-vis du VIH et 50 à 90 % vis-à-vis du VHC.

La consommation de cocaïne est de plus en plus souvent la cause d'hospitalisation en urgence de sujets jeunes pour accident vasculaire cérébral, infarctus du myocarde, poussée d'hypertension artérielle, insuffisance rénale aiguë…

Enfin l'ecstasy et les autres amphétamines, dont la consommation n'est plus seulement récréative lors des « rave party », sont causes de troubles neuropsychiatriques et somatiques parfois mortels.


Définitions

L'addiction
se caractérise par une impossibilité répétée de contrôler un comportement de consommation de substances, et la poursuite de ce comportement en dépit de la connaissance de ses conséquences négatives. L'addiction regroupe donc les comportements pathologiques de consommation de substances : l'abus et la dépendance.
A noter qu'il existe des addictions sans produit, comme par exemple : des troubles de conduites alimentaires (anorexie, boulimie…), le jeu pathologique, l'addiction sexuelle…

L'abus (ou usage nocif)
Il se caractérise par une consommation répétée induisant des dommages : soit pour le sujet lui-même, soit pour son environnement proche ou à distance, pour les autres et la société (sans qu'il y ait encore dépendance).

La dépendance
Elle se définit par l'impossibilité de s'abstenir de consommer avec l'existence d'une tolérance et celle d'un syndrome de sevrage à l'arrêt du produit.

L'addictologie
Elle étudie les pratiques de consommation et les conduites addictives (abus, usage à risque, dépendance). Elle s'intéresse aux mécanismes d'acquisition de la dépendance et aux complications qu'elles entraînent. Elle affine les diagnostiques, les traitements et les prises en charge des patients, en tenant compte du produit et de son mode de consommation.

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